Ces premiers écrits étaient une auto-fiction (je ne savais pas que ça s'appelait comme ça à l'époque) où je me mettais en scène avec ma famille, mes voisins...
C'est sur ces pages que j'ai écrit que j'étais amoureuse de mon voisin du 11e étage, et ma cousine a pris sur elle pour lui montrer mon classeur.
Mais ma vie n'étant pas une romance, rien n'a changé, sauf peut-être pour la honte. 

(Sinon, c'est une bonne idée de romance, non ? Se déclarer dans un livre en espérant que le love interest s'en rende compte façon bouteille à la mer.
)

Dans ce roman, titré Au-delà de l'année 2000 (à une époque où ça sonnait comme de la science-fiction), la collégienne que j'étais imaginait son futur d'adulte, son futur de couple, son futur avec une famille.
Et c'est dans ce roman que j'ai écrit cette phrase si, si, si poétique : « je t'aime comme une mouche aime la poubelle ».
(Je ne suis pas à ça près dans l'humiliation publique.
)

Évidemment, depuis, j'ai compris que s'il fallait comparer quelque chose à une mouche, ç'aurait dû être un antagoniste qu'on méprise, pas une personne qu'on est supposée aimer.
Le miel et les abeilles, ç'aurait pu aider mes affaires, à l'époque.
Non ?
